C'est en 1919, au café Arco, à Prague, que Franz Kafka rencontre Milena Jesenská. Franz a 36 ans, Milena en a 24. Deux ans plus tôt, on vient de diagnostiquer à Kafka une tuberculose. C'est le début d'une histoire amoureuse, brève mais passionnée, pour l'essentiel épistolaire.
David Foster WALLACE, La Fonction du balai, 1987
Question : jusqu'à quel point un romancier peut-il faire le show, afin de capter l'attention du lecteur et de la garder, sans que soudain parte en fumée chez ledit lecteur ce que, dans le jargon de la narratologie, on appelle « la suspension d'incrédulité » ? Chez Foster Wallace, la vanité d'auteur est largement compensée par les mérites du romancier au travail ‒ une belle intelligence, une imagination débordante, un sens aigu de l'absurde et de la drôlerie, de l'insolite, de l'imprévisible ; et de l'audace.
Boris VIAN, J’irai cracher sur vos tombes, Le Livre de Poche, n°14143
Soudain l'été dernier, dans un train qui me menait de Paris à Chambéry, je l'ai lu d'une traite ; comme il fut écrit. En effet, il ne fallut que quinze jours à Boris Vian pour nous torcher ce bijou de roman noir, à l'américaine.
De Danièle SALLENAVE à Charles Ferdinand RAMUZ…
« Sans les livres, toute vie est une vie ordinaire. Ne pas avoir l'expérience de la littérature n'empêche ni de connaître, ni de savoir, ni même d'être « cultivé » : il manque seulement à la vie vécue d'être une vie examinée. », Danièle Sallenave
La personne (poème)
Lorsque la personne Est une personne On dirait Qui ne sait plus Qu'elle est une personne...
Fédor DOSTOÏEVSKI, L’Idiot, roman traduit du russe par André Markowicz, Actes Sud, Babel, 71 et 72, 2 volumes, 530 et 490 pages
« Tout le monde me prend aussi pour un idiot, je ne sais pas pourquoi, c'est vrai que, dans le temps, j'ai été si malade que je faisais penser à un idiot, mais, aujourd'hui, comment pourrais-je être un idiot quand je comprends moi-même qu'on me prend pour un idiot ? », page 134
#LIDIOT de Fédor DOSTOÏEVSKI, éditions Actes Sud, 2 volumes, 1020 pages, traduit du russe par André Markowicz, en vingt tweets et un thread
Je vais écrire un article de critique littéraire à la mode twitter ; oui oui, je vais le faire. Une entreprise qui n'eut jamais d'exemple...
Franz KAFKA, L’Amérique, Traduit de l’allemand par Alexandre Vialatte, Editions Gallimard, 1946, pour la traduction française, folio n° 803, 368 pages
Lire Kafka, lire un roman de Kafka, cette lecture me le confirme, est toujours pour moi une épreuve, qui me porte un solide et sale bon vieux mauvais coup au moral ! J'exagère tout de même un peu. Mais cette fausse indifférence glacée. Ce désespoir à l'état brut, qui avance parfois sous le masque de la drôlerie. « Il y a dans ce livre des passages qui rappellent irrésitiblement Chaplin... » nous dit Max Brod, le meilleur ami de Kafka, à propos de L'Amérique.
Mario LEVRERO, Le roman lumineux, Traduit de l’espagnol (Uruguay) par Robert Amutio, Notabilia, Editions Noir sur Blanc, 583 pages, 2021
Paru en octobre dernier aux éditions Noir sur Blanc, dans une traduction en français de Robert Amutio, Le roman lumineux de Mario Levrero est un livre déroutant, hors norme, qui fascine au risque de déplaire.
Danielle DUSSAULT, Les ponts de Prague, nouvelles, 144 pages, Lévesque Editeur
Les Ponts de Prague est un recueil de nouvelles que l'auteure a écrites à l'occasion d'une résidence d'écriture en Europe de l'Est. Les Ponts de Prague, ce sont vingt-neuf nouvelles, vingt-neuf histoires courtes, la plus longue en effet ne dépasse pas sept pages. Tout un ensemble d'instantanés sensibles, de situations déterminées ou imprévisibles, au climat bien différent d'une fois sur l'autre. Qui se développent lors de trajets prévus, de flaneries improvisées, ou d'événements protocolaires. Un vécu paradoxal, engendrant, chez la narratrice, tout un registre d'émotions ; et qui suscitent toujours sa réflexion, la conduisent à un retour sur soi, ou l'amènent à revisiter un passé douloureux ou à s'échapper dans le rêve...