Annie Ernaux, Les Années, Gallimard, 2008

Autrefois, les romans finissaient toujours par un mot, imprimé en lettres capitales : le mot « FIN »… Cette curieuse habitude d’éditeur, que rien ne justifiait, s’est perdue depuis. Dans son : « Je me souviens », Georges Perec, pour sa part, lui avait préféré le petit mot : « etc. ».

« Etc. » en lieu et place du mot « FIN » : c’est aussi ce que semble nous suggérer l’émouvant, le beau livre d’Annie Ernaux, dont nous vous recommandons ardemment la lecture, publié ces jours-ci par les éditions Gallimard : Les Années
En lisant ce livre, comment ne pas songer, en effet, à ce fameux Je me souviens, écrit par Georges Perec (Cf. à ce sujet, l’article que Pierre Assouline consacre aujourd’hui au livre d’Annie Ernaux, in La République des Livres).

Les Années, ces années-là, ce sont certes celles que l’auteur a vécues, qu’il nous conte, sans jamais lasser.
Mais, plus que le récit des événements qui ont marqué la vie de l’auteur, c’est la forme de ce livre qui captive.
En effet, le livre d’Annie Ernaux s’ouvre, et se termine, par l’évocation nostalgique, lancinante, d’une suite de faits précis, petits ou grands, emblématiques ou dérisoires, qui se sont inscrits dans sa mémoire, comme autant de traces de la vie qui fut la sienne, ou de signes de l’époque qu’elle a traversée, et qu’elle a retenus, parfois malgré elle.
Symétrie parfaite de la composition, émotion maîtrisée en un écoulement toujours égal, – la forme de ce livre est à l’image du sablier.

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