Hélas, c’est que nous avons peu écrit ces jours derniers, dans ces pages ! Aussi sommes-nous tenté, ce matin, de prendre à notre compte cette heureuse formule de Nicolas Bouvier, que nous extrayons de son « Usage du monde » (Payot, 1992) : « Si je n’étais pas parvenu à écrire grand-chose, c’est qu’être heureux me prenait tout mon temps. ». Et il ajoute : « D’ailleurs, nous ne sommes pas juges du temps perdu » ; nous voilà rassuré !
Nicolas Bouvier fut un voyageur infatigable. Mais pour nous, il est d’abord poète ; un grand poète méconnu. « Pour atteindre le cœur de cet homme, il faut rouvrir le mince volume qui contient tous les poèmes qu’il écrivit » disait Bertil Galand, son éditeur.
Trop occupé à voyager, et à « être heureux », comme nous venons de le rappeler, il n’eut guère le loisir, probablement, de fréquenter les cercles littéraires, là où les réputations se préparent et se cultivent, en espérant qu’elles s’établissent, parfois d’ailleurs à bon escient.
Oui, répétons-le : « un grand poète ». Il nous a suffi de lire Le dehors et le dedans (Zoé, 1998) pour que nous en soyons aussitôt convaincu. Si, comme nous, vous pensez que la poésie est affaire avant tout de mots simples, – même si elle ne se réduit pas, loin s’en faut, à cet axiome –, alors lisez ce court recueil de Nicolas Bouvier.
Nicolas Bouvier disparut l’année même où son unique recueil de poèmes allait être enfin réédité. Depuis, comme l’écrivit Jacques Meunier, dans le journal Le Monde, peu après sa mort, Nicolas Bouvier manque beaucoup « à la tribu informelle des écrivains-voyageurs »…
Nous tenons à remercier Monique Férec, qui nous fit découvrir l’œuvre de Nicolas Bouvier.
Monique Férec organise et anime régulièrement, dans le Finistère, des ateliers « Carnets de voyage », toujours très suivis. Au cours de ces ateliers, les séances d’écriture alternent avec une initiation au croquis, et pourquoi pas, si l’occasion s’en présente, quelques lectures au coin du feu !
À noter qu’il n’est pas nécessaire d’être fin lettré ou dessinateur confirmé pour participer à ces ateliers.
Pour plus de renseignements (modalités d’inscription, tarifs, etc.), veuillez vous reporter ici.
Monique Férec est journaliste, et passionnée d’arts plastiques ; elle anime des ateliers d’écriture depuis de nombreuses années ; Monique Férec a publié sur ce blog Le cache-tempête.
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