Florilège
« … ce qu’on appelle un milieu fermé, l’est à la lettre », page 11.
« Comme on dit ″ faire l’amour ″, il faudrait pouvoir dire ″ faire la haine. ″ », page 54.
« Il ne pleuvait plus. Au soleil tiède, l’herbe trempée brillait. Le chemin contournait le village à travers des prairies. », page 85.
« les morts, ces taupes humaines dont la présence se manifeste par de petits monticules. », page 87.
« … aucune puissance sur la terre ni dans le ciel ne saurait empêcher une femme d’élire un homme et de le choisir pour dieu. Lui-même, cela ne le concerne pas puisque rien ne lui est demandé en échange. », page 89.
« – Oui, dit Léone. Tu m’as expliqué ce qui distinguait les hommes : il y a ceux qui peuvent toujours et ceux qui ne peuvent pas toujours…
– Oui, et ceux qui peuvent toujours ne vivent que pour la chose, parce qu’on a beau dire, c’est ce qu’il y a de plus agréable au monde…
– Et ceux qui ne peuvent pas toujours, enchaîna Léone (ils entretenaient entre eux de secrètes rengaines, qu’ils rabâchaient depuis leurs fiançailles, et qui les aidaient pour finir leurs disputes)… Ceux-là se donnent à Dieu, ou à la Science, ou à la littérature…
– Ou à l’homosexualité », conclut Robert. », page 117.
(A propos de l’homosexualité, réelle ou supposée, de François Mauriac, Voir Jean-Luc Barré, François Mauriac, Biographie intime 1885-1940, Fayard, 2009).
« Elles avaient ces têtes terribles des vieux quand ils se réveillent, et qu’ils ne sont pas encore lavés, et que leurs dents grises enchâssées dans du rose emplissent un verre à leur chevet. », page 121.
« … son fils, pareil à lui, avec toute cette vie à vivre, et qui pourtant souffrait déjà, depuis des années. Mais la torture commençait à peine. Les bourreaux se renouvelleraient : ceux de l’enfance ne sont pas ceux de l’adolescence. Et il y en aurait d’autres encore pour l’âge mûr. », page 129.
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