Grégoire LACROIX, Les Euphorismes de Grégoire, Préface de Pierre Perret, 127 pages, 12 euros, Max Milo Editions Paris, 2006
« Les Euphorismes de Grégoire est un recueil comme il en existe peu : joyeux, désinvolte, hilarant. Et nécessaire. »
Edités à l’origine en 2006 aux éditions Max Milo, régulièrement réimprimés depuis (mon propre exemplaire date d’avril dernier [1]), les Euphorismes de Maître Grégoire, comme aime à le nommer le malicieux Pierre Perret, auteur d’une courte et pétillante préface — font un tabac, non, c’est « carnage » que je dois écrire !
Ce beau succès est mérité ; je suis rien de moins [2] qu’admiratif.
Des « euphorismes » (en somme, c’est un néologisme, créé à partir du mot « aphorisme »), il y en a 888 en tout dans ce livre ; chacun a son numéro. La couverture est glacée et cartonnée, d’un toucher très agréable. Ces euphorismes portent sur tous les thèmes qui nous sont chers, à vous comme à moi. Le premier de ces thèmes ? La femme bien sûr ! la femme… que complète — avantageusement j’ose l’espérer — l’homme, et puis l’amour, le couple, le mariage… l’ordre de cette litanie non plus n’est pas anodin.
Viennent ensuite « La vie, la mort, le temps, l’âge, Dieu », jusqu’à, et ce sera le dernier thème de ce joli recueil : « Jeux de mots, calembours, gags et absurdités ». Sept thèmes en tout, comme les 7 nains du fameux conte ; 7 thèmes qui couvrent ce qui-que-quoi-où nous sommes — nain que je suis, nain que vous êtes, nains nains que nous sommes tous ! — 7, 7 d’un coup ! placés dans l’ordre idoine, et cet ordre en lui-même c’est déjà vous le verrez toute une philosophie…
Certains de ces euphorismes sont en forme de saillie, or j’aime le mot et la chose ! drôles et lapidaires, impayables, toujours impeccables ; c’est bien fini, pas trop ; le style. D’autres, au contraire, sont — ne se veulent pas — de véritables réflexions, mais toujours drôles aussi, et plus pénétrantes, elles prennent 4, 5 lignes, — 6 lignes parfois mais jamais plus.
C’est nourri, revigorant, c’est profond, c’est léger à la fois, c’est troussé à merveille. J’ai ri dans le métro en lisant certains ; j’ai toujours souri, au moins intérieurement. Je me suis retenu parfois de rire à gorge déployée en me tapant sur les cuisses ; j’aurais pas dû me retenir, c’est si bon de passer pour un fou quand on l’est un peu.
Bravo ! Bravo Grégoire Lacroix ! que celle que tu portes peut-être ici-bas en notre vaste très haut monde, te soit palpable mais douce !
Un conseil à ceux qui lisent cet article : plutôt que d’emporter à la plage un gros roman — qui va vous coûter, que vous ne lirez pas, qui va vous ennuyer à mourir — fourrez dans votre sac ce petit livre : vous garderez le cœur pur, l’esprit en alerte ; la caresse du soleil, celle du vent, sera douce à votre peau. Les Euphorismes de Grégoire, voyez-vous, ne craignent ni la chaleur ni le sable ; ni l’eau salée, quelques gouttes seulement !
Florilège
Tous ces euphorismes sont à lire, et il y en a 888 ! Pour composer ce florilège, m’aidant de l’Index thématique des aphorismes situé en page 126 de l’ouvrage, j’ai donc pris le parti d’en piquer un par thème, au hasard, soit 7 en tout (En fait, j’ai retenu chaque fois le premier aphorisme du thème, tel qu’il est répertorié dans l’index).
« Il y a des femmes qui vous rendraient heureux si on les laissait faire ! »
aphorisme n° 5, page 11
« Le seul temps vraiment perdu est celui qu’on passe à regretter les occasions manquées »
aphorisme n° 10, page 12
« Il y a des gens modestes et qui tiennent absolument à ce que cela se sache »
aphorisme n° 3, page 11
« Tout le monde a droit au bonheur, moi en particulier »
aphorisme n° 40, page 15
« Ce n’est pas la mer qui fait les vagues, c’est le vent… »
aphorisme n° 14, page 12
« Là où l’infini de l’espace recoupe l’infini du temps, on trouve un endroit précis à un moment donné ; j’y suis souvent »
aphorisme n° 28, page 14
« C’est toujours les meilleurs qui s’en vont ; alors qu’est-ce qu’on fout ici ? »
aphorisme n° 6, page 11
Merci de vos appréciations qui sont pour un auteur à la fois un plaisir et un encouragement. D’ailleurs, si le coeur vous en dit, il existe « les nouveaux euphorismes de Grégoire » parus fin 2009.
de mon côté je vais me procurer le B.Y.
Bonnes vacances. Grégoire Lacroix
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A lire cette page, une envie, une seule c’est de se procurer ces Aphorismes pour « les lire, les relire, les sourires, pour les rires même jusqu’aux éclats »
Au hasard? non me dirirez vous !!!!!
Merci de nous faire partager à nous lecteurs, ces appréciations et commentaires pour nous donner Envie……De lire……
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Le goût de l’aphorisme. Le goût de la formule, à tort et à travers, où l’on se décapite.
Pour mieux retrouver sa couronne de papier.
Une illusion bénéfique.
La langue tend alors à nous écarteler. Et à coups de marteau nous bosselons le miroir d’acier.
Qui nous donne ce portrait plus vrai que nature.
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