J’ai longtemps pratiqué la poésie, cette merde
Ces histoires
De nuit et de silence
Dans les étoiles sous les lampes
J’ai rêvé les aurores et les marins
Et les vieux capitaines et les lourds paquebots
Chantons à tue-tête
L’or pur des marchés
Je rêvais de bleu par-dessus mon toit
J’ai senti sur ma peau le froid de la glace des icebergs
J’ai adoré les balades de pendus
La trace aiguë des martinets dans le ciel clair
Et les forêts les vallons les lacs
Et les soirs et la mer profonde
Chantons à tue-tête
L’or pur des marchés
J’ai applaudi à la grandeur de ces fabuleuses métaphores
Je les ai vues
Après
Sans que quiconque même
Songeât à manier la gomme
Peu à peu s’effacer
Chantons à tue-tête
L’or pur des marchés
J’ai longtemps pratiqué la poésie
C’était ma joie et ma demeure
Ma fontaine au doux miroir
Mon idéal cher vécu
Aujourd’hui je tourne la page
J’offre mon dos au monde
Chantons à tue-tête
L’or pur des marchés
Sans être vraiment pressé
J’attends avec confiance
Ce jour qu’un publicitaire choisira
Pour accrocher une couille
À l’oreille du mannequin
Sur la photo
Chantons à tue-tête
L’or pur des marchés
Je vous dessine
Pour faire joli
Un petit squelette
Comme celui qui apparaît au fond
Lorsque la coupe est bue
Que le sucre a fondu
Chantons à tue-tête
L’or pur des marchés
Je cherche comme un fou
Des mots
Soleil et brouillard
Dans la lumière dans le noir
Avant la longue note finale
Très longue et très salée
Chantons à tue-tête
L’or pur des marchés
C’est le matin
De ce premier janvier de deux mille treize
C’est incroyable tout ce bonheur voulu
Je cherche un algorithme étrange
Où le poète
Signe la fin
Chantons à tue-tête
L’or pur des marchés
J’aime bcp. Monique
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Superbement brutal et étincelant!
Merci
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Tombé presque par hasard du monde sur votre Blog, grâce à Dylan, he pushed the window open wide.
Très beau poème.
Merci.
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