Tout le monde se souvient de « La Terre vue du ciel » ?
Cette exposition de photographies en couleur du relief terrestre et de ses innombrables avatars, prises d’un avion par Yann Artus Bertrand, fut installée, en l’an 2000, à Paris, sur les grilles du jardin du Luxembourg. Et connut un franc succès.
Eh bien, mêmement, tout le monde se souviendra, je vous en fiche mon billet ‒ de La Terre vue du slip ! Carla l’éloge de ce bout de tissu couvrant le saint joyeux que l’on ne saurait voir atteint son acmé.
Se sont-ils donnés le mot ? Est-ce plus simplement un esprit commun ? l’effet d’une solide charte qui les unit au sein de ce « Syndicat des poètes qui vont mourir un jour », dont, il y a fort à parier, nombre de ces poètes sont membres ? Toujours est-il que je suis frappé par la forte impression d’unité qui se dégage de ces 18 textes.
18 textes, 18 poètes ; 5 illustrateurs, 5 illustrations. Pour un petit recueil de 52 pages. Avec le mot « slip » 52 fois écrit…
Y aurait-il là-dessous quelque chose d’oulipien ? de l’ordre par conséquent de la littérature à contrainte ? la contrainte étant celle-ci : le mot « slip » écrit et imprimé une seule fois par page, et pas une de plus ?
De prime abord, je l’ai cru, mais tel n’est pas le cas. Or, la contrainte, néanmoins, existe bien. Mais elle laisse en réalité chaque auteur libre, apparemment, d’écrire le mot « slip » autant de fois qu’il le souhaite, ‒ quitte à retomber sur ses pattes seulement en page 52 : voilà, le petit miracle a lieu, le tour est joué !
C’est drôle, cette anthologie, pas compliqué, point constipé ; c’est léger, plein d’imagination, quelquefois étrange, jamais vulgaire ; c’est aussi malgré tout très masculin ‒ 2 femmes pour 16 hommes parmi les auteurs ; une seulette pour 4 hommes parmi les illustrateurs.
Et c’est un peu la suite, bien entendu, de La petite culotte dans la poésie contemporaine… à voir ici et là, et là aussi !
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