La course

De part et d’autre de la route
Elle est venue là
Seulement pour voir
La foule en grappes bigarrées
S’amasse à la pelle
Tu vois je n’ai pas
Oublié
Le Tour de France l’été passait dans la campagne
Les voilà ! ils arrivent !
On voyait au loin s’approcher une masse légère
Ploton… ploton…
Mouvante qui ondulait dans la lumière
Alors on voyait s’avancer les coureurs
Dans un long froufrou de robe de bal
Ils filaient sous les bravos
Leurs grands corps décharnés
Bêchaient la route dure
La chasse les yeux au sol
Le nez dans le guidon
Croupion en l’air
Fesse en pointe
Suçant courroucés la roue de l’autre
Et déjà la fête était finie
Les vélos au loin
Le silence bourdonne
Quelques mots encore simplement
À voix basse Ô
Mon enfance !
Ma vie ! mon ennui !
On était triste on avait du chagrin
Ils étaient partis
Ils nous avaient laissé seul
On avait si peur du soleil
Cela sentait la terre
Le goudron la poussière
L’odeur douceâtre
De la sueur d’homme
Le tendre et sec
Parfum des blés.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.