« Caverne d’Ali Baba jubilatoire » me confiait récemment une lectrice. Qui dévora L’amour délivre comme un roman, ‒ en une nuit !
La durée de vie de la plupart des blogs ? la trace qu’ils laissent après eux ? Celles, fugaces, d’un météore, d’une étoile filante par une nuit d’été…
Lorsque, au mois de février de 2008, je mis en ligne sur L’amour délivre mon tout premier article, je n’avais pas la moindre idée du temps que durerait cette aventure. J’étais plutôt enclin à considérer mon initiative comme un jeu, une simple expérience. Quant à l’accueil qui lui serait réservé, je ne me posais aucune question. Et je n’imaginais pas non plus avoir un beau jour d’autres lecteurs que mes proches, quelques amis fidèles et indulgents, que ma prose finirait malgré tout, tôt ou tard, par lasser ‒ humain, trop humain !
J’étais habité, néanmoins, par quelques convictions :
- Ce blog serait littéraire, au sens fort. Les fervents adorateurs de romans de gare ‒ dois-je vous citer quelques noms d’auteurs ? ‒ seraient déçus, L’amour délivre ne pourrait que leur déplaire.
- Je serais un passeur d’admiration pour les livres que j’avais lus, et aimés.
- Je parlerais de romans, de poésie, mais également du livre et de l’édition en général.
- Ce blog ne comporterait aucune image ; à l’exception d’une photo (la mienne).
- Il n’y aurait pas d’annonce publicitaire.
- Il comporterait des textes que j’écrirais ; ou que j’avais écrit.
« Entre ici mon Jacquot, avec ton grand moulin à paroles » (1)… J’étais fier du titre de ce premier article, il claquait au vent des blogs comme un drapeau ! Il faisait référence à la formule d’André Malraux, que celui-ci prononça d’une voix chevrotante à l’occasion du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon ; je l’avais mélangée avec le titre ‒ Paroles ‒ d’un recueil de Jacques Prévert…
« Mon Jacquot » ‒ enfin l’œuvre poétique de Jacques Prévert ‒ venait d’entrer dans la prestigieuse collection de La Pléiade des éditions Gallimard, ‒ et moi, sans le savoir, je venais donc d’en prendre au bas mot pour six ans !
Que s’est-il passé depuis ?
L’amour délivre s’est étoffé : un peu plus de 200 articles en 6 ans. Son lectorat, au fil des années, contrairement à ce que j’imaginais, a grandi. Vous êtes, chaque jour, quelques dizaines, parfois plus d’une centaine, à le lire.
Pour que vous soyez plus nombreux, en somme, pour être efficace, il conviendrait d’appliquer la règle, réputée incontournable, « des 80/20 ». Je devrais donc passer 80 % de mon temps de blogueur à écrire et bavarder, ici ou là, dans les forums, sur les réseaux sociaux, ou sur d’autres blogs, afin de faire connaître mes travaux. Les 20 % qui restent étant consacrés à écrire mes articles.
J’ai bien peur que cette bataille-là soit perdue d’avance. Je communique peu, le plus clair de mon temps je le passe en effet à écrire…
Les apparences sont quelquefois trompeuses. En effet, L’amour délivre n’est pas un travail de journaliste ‒ c’est l’œuvre d’un écrivain libre. Qui n’a de compte à rendre à personne, et qui ne dépend pas de l’actualité éditoriale. Ce n’est pas non plus un journal intime ; je parle peu de moi. Mais c’est un journal, car il y a des dates, une chronologie, des fragments. Journal hétérogène de mes goûts, de mes passions, appliquées à la Littérature. L’amour délivre comporte aussi des poèmes ‒ il y en a beaucoup, pas que les miens ‒ ; des citations d’écrivains reconnus ou illustres au sein de nombreux florilèges ; de la fiction ‒ j’ai mis en ligne quelques nouvelles ; des aphorismes ; et quelques objets littéraires expérimentaux.
Alors, à bientôt ?
Joël Bécam, Paris, 14 février 2014.
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(1) Une partie de l’œuvre de Jean d’Ormesson va bientôt » entrer dans la Pléiade » (Voir ici). » Entre ici mon Jacquot avec ton grand moulin à Paroles » était donc prémonitoire ? !
Et pour la suite sans fin
de « l’amour des livres »
deux lignes de Prévert :
« Il n’y a pas de point initial
Alors pourquoi un point final ? »
Amitiés
JJD
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Joël, la qualité sur la durée, la persévérance. Une route clairement dessinée et indiquée, ça paye. Merci !
Mo
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Félicitations, Joël, pour ce projet qui se développe et qui s’offre aujourd’hui comme des rendez-vous réguliers. Merci pour ces invitations à l’évasion, ces découvertes réjouissantes, qui tombent et trouvent leur place dans ma boîte de courriers électroniques. 🙂
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