La Russie au 19 ème siècle. Un père, Karamazov Fédor Pavlovitch, et ses trois fils : Dimitri le débauché, Ivan le révolté, Aliocha, l’homme bon, le mystique peut-être. Plusieurs femmes ; elle aiment l’un ou l’autre, et parfois l’un et l’autre ! et toujours avec passion. Elles sont jalouses, alors elles se les disputent ; elles se disputent leur amour ou leur amitié, leur simple présence, parfois les trois ! L’un des fils tue le père : un parricide, une énigme : lequel a tué ? Tous détestent leur père à juste raison, mais, s’il leur arrive de se jalouser et de se combattre, ils s’aiment néanmoins. Tous détestent, ou simplement ignorent, le domestique du père, qui est peut-être leur frère, et le meurtrier…
Fédor DOSTOIESKI, Les Frères Karamazov, Le Livre de Poche, Classiques, n° 4626, traduction d’Elisabeth Guertik, Préface de Nicolas Berdiaeff et Commentaires de Georges Philippenko
Lorsque, il y a quelques semaines, dans la biographie de Marcel Proust de Michel Erman (Voir ici l’article que je lui consacre), j’ai lu ceci : « Quant à Proust, il aurait aimé être l’auteur des Frères Karamazov (c’est moi qui souligne), qu’il tient pour le grand roman du mystère humain », – en vertu de cet imparable syllogisme : 1. tu portes aux nues Marcel Proust ; 2. Marcel Proust porte aux nues le « grand roman du mystère humain » ; 3. Donc, quand tu l’auras lu, tu porteras aux nues « le grand roman du mystère humain » ! – je me suis dis illico que je devais lire, moi aussi, « le grand roman du mystère humain » !…
Voilà, c’est chose faite : j’ai lu Les Frères Karamazov, ce très gros roman de 1192 pages, que je vous recommande ardemment. Le livre refermé depuis plusieurs jours, je ressentais encore une sorte d’euphorie, certes légère mais récurrente, que je pouvais convoquer à tout instant : il me suffisait de repenser à ma lecture. Après avoir porté aux nues, je fus donc aux anges ! Au Canada, ils ne sont pas « aux anges » ; ils préfèrent : « être aux oiseaux ». Curieux, n’est-ce pas, comme d’un pays à l’autre, une même langue évolue ; et lorsque les langues diffèrent, c’est encore une autre histoire !
Or, si vous souhaitez lire Les Frères Karamazov en français, il vous faudra choisir, j’en ai bien peur, d’être aux anges ou d’être aux oiseaux (si j’ose dire)… Je m’explique : comme il existe au moins 4 traductions disponibles en langue française des Frères Karamazov, laquelle allez-vous choisir ?
Supposons que, afin de vous renseigner, vous fassiez un petit tour sur le web avant de vous décider, vous serez alors confronté à une pléthore d’avis contradictoires.
Récapitulons.
1. Dans la prestigieuse collection de la Pléiade de chez Gallimard, la traduction des Frères Karamazov est l’œuvre de 4 traducteurs (Voir ici) ; toutefois, cette traduction remonte à 1952.
2. Dans la collection Folio classiques (n° 2655, Voir ici), la traduction de Henri Mongault date de Mathusalem : 1935 !
3. Chez Actes Sud, dans leur collection de poche Babel, les Frères Karamazov sont publiés en 2 tomes, dans une traduction d’André Markowicz ; c’est la plus récente, elle date de 2002 (Voir ici). À l’époque, Mathieu Lindon, pour le journal Libération, en fit une critique nuancée ; il en dit plutôt du bien, néanmoins on sent percer sous sa plume quelque réticence… (Voir ici). Si l’on se fie aux avis de lecteurs, consultables sur le web, c’est cette traduction malgré tout qui semble recueillir le maximum de suffrages.
4. Enfin, pour le Livre de Poche Classiques, c’est Elisabeth Guertik qui a traduit le roman (non pas au début des années 90 comme je l’indiquais par erreur dans la première version de cet article, mais en 1948 pour Fernand Hazan éditeur ; Voir : Les Frères Karamazov, Paris, Fernand Hazan, coll. « Les Classiques du monde », , 1001 p.).
Pour ma part, c’est cette traduction que j’ai choisie, en partant du principe/préjugé, au demeurant sexiste, quand bien même il est favorable, qu’une femme est toujours plus consciencieuse et moins hâbleuse qu’un homme !
Que dire du roman lui-même, qui n’aurait pas déjà été dit ?
Généralement, peut-être l’aurez-vous remarqué, lorsqu’un écrivain fait l’éloge d’un autre, il s’arrange toujours pour que cet éloge ne puisse l’éclipser, lui. Dans l’édition des Frères Karamazov en Livre de Poche, sur la 4ème de couverture (Voir ici), le prière d’insérer fait mention d’une opinion de Vladimir Nabokov qui semble illustrer cet état d’esprit : « N’oublions jamais que Dostoïevski est avant tout un auteur de romans policiers… un maître du suspens ».
Naturellement, Nabokov inverse l’ordre des valeurs. Mettant en avant l’accessoire aux dépens du principal, il affecte de ravaler Dostoïevski au rang d’un auteur banal, un auteur de simples romans policiers. Nous admettrons que s’il insiste ainsi, bêtement, sur l’accessoire, c’est pour que le principal se voit mieux, un contrecoup en somme !
À moins, hypothèse plausible assurément, que l’auteur de Lolita ne soit un brin jaloux du génie de Dostoïevski ? ! « Nous préférerions n’avoir jamais connu notre voisin, le marchand de frites en retraite, s’il nous venait à l’oreille qu’il vient de publier le plus admirable recueil de poésie du siècle. » écrivait, dans Lolita, le grand maître de l’humour pince-sans-rire !
S’il me fallait caractériser ce génie, je mettrais en exergue l’art de la dialectique de Fédor Dostoïevski, dont parle admirablement Nicolas Berdiaeff dans sa Préface pour le Livre de Poche. Cet art, il le déploie tout au long du roman, où nous retrouvons tous ses thèmes de prédilection : la croyance en Dieu et la foi chrétienne, l’athéisme, le socialisme et le matérialisme, la misère sociale, l’âme russe et la Russie « éternelle » et ce que l’on peut nommer, eu égard à l’époque où il écrit : l’éternel féminin. Beaucoup d’autres thèmes sont abordés, mais de façon plus cursive : l’ivrognerie de l’homme russe, le respect dû aux animaux, l’épilepsie, dont il souffrait lui-même, le servage, les châtiments corporels, etc.
Cet art consommé de la dialectique se retrouve dans la construction des personnages. Les personnages, chez Dostoïevski, sont toujours complexes, souvent tourmentés (à l’image de l’auteur), pétris de désirs et de sentiments contradictoires ; aucun, même le plus secondaire, n’est réduit à un archétype commode : il n’y a pas les bons d’un côté, les méchants de l’autre ; nous ne sommes pas dans un roman policier, justement, qui serait écrit pour distraire, – ni dans un western !
Dimitri, l’aîné des 3 frères Karamazov, est arrêté et accusé du meurtre de leur père. Plusieurs chapitres du roman sont consacrés aux multiples investigations du juge d’instruction et du procureur tendant à en rapporter la preuve, aux nombreux rebondissements qui jalonnent cette quête. Or, l’art de la dialectique de Dostoïevski est tel que, même après la clôture des débats au procès, et le vote des jurés populaires, la preuve, indiscutable, de la culpabilité de Dimitri n’est toujours pas effectivement rapportée !
Comme à l’accoutumée, j’ai dressé un florilège de ce qui, dans ce gros roman, m’a le plus frappé : toutes ces notations séduisantes, qui sous la plume de l’auteur se présentent comme des vérités premières, ou de simples remarques pertinentes.
Florilège
« Le staretz est celui qui prend votre âme, votre volonté dans son âme et sa volonté à lui. Ayant élu un staretz, vous abdiquez votre propre volonté et la lui remettez en obéissance complète, avec un renoncement total de vous-même. Cette épreuve, ce dur apprentissage de la vie, celui qui s’y voue l’accepte volontairement, dans l’espoir de se vaincre après une longue période probatoire, de se rendre maître de soi-même, au point de pouvoir enfin, à travers l’obéissance de toute une vie, parvenir à la liberté cette fois totale, c’est-à-dire la liberté envers soi-même. », page 52
« Surtout ne vous mentez pas à vous-même. Celui qui se ment à soi-même et qui écoute ses propres mensonges, en arrive à ne plus distinguer aucune vérité, ni en lui, ni autour de lui, et il perd donc le respect de lui et des autres », page 77
« Il est dans le peuple une douleur silencieuse et d’une infinie patience : elle rentre en elle-même et se tait. Mais il est aussi une autre douleur : elle se fraye un chemin par les larmes et dès lors jaillit en lamentations. Tel est surtout le cas des femmes. Mais elle n’est pas moins cruelle que la douleur silencieuse. Les lamentations n’apaisent qu’en rongeant et en déchirant encore davantage le cœur. Une telle douleur ne veut pas de consolations, elle se nourrit du sentiment d’être inextinguible. Les lamentations ne sont que le besoin d’irriter sans cesse la plaie. », page 83
« J’aime l’humanité, disait-il, mais je m’étonne de moi-même ; plus j’aime l’humanité en général, moins j’aime les gens en particulier, c’est-à-dire séparément, en tant qu’individus. », page 96
« La beauté est une chose terrible et effrayante ! Terrible parce qu’indéfinissable (…) Ce que je ne peux pas supporter, c’est que tel homme, de cœur élevé et même d’une grande intelligence, commence par l’idéal de la Madone pour finir par l’idéal de Sodome. Plus effrayant encore est celui qui, portant déjà l’idéal de Sodome dans son âme, ne rejette pas non plus l’idéal de la Madone. (…) Non, la nature de l’homme est large, trop large même, je la rétrécirais. C’en est intolérable, voilà ce qu’il en est ! Ce qui à la raison paraît être une honte est, pour le cœur, une beauté. », page 175
« Comprends-tu qu’il y ait des moments où l’on peut se tuer par enthousiasme ? », page 186
« Ne soyez pas orgueilleux devant les humbles, ne le soyez pas davantage devant les grands. », page 261
« Les enfants dans les écoles sont une engeance impitoyable : pris séparément, ce sont des anges du ciel mais ensemble, surtout à l’école, ils sont impitoyables. », page 324
« Ne me méprisez pas, monsieur : chez nous, en Russie, ce sont les ivrognes qui ont le plus de cœur. », page 325
« Pour ce qui est des vers, c’est de vraies sornettes. Jugez vous-même : qui donc au monde parle en rimes ? Et si nous nous mettions tous à parler en rimes, même sur l’ordre des autorités, arriverions-nous à dire grand-chose ? Les vers, ce n’est pas sérieux, Maria Kondratievna. », page 355
« – Mais il ne faut rien défendre du tout. En 1812, il y a eu en Russie la grande invasion de l’empereur Napoléon 1er des Français, père de celui d’aujourd’hui, et cela aurait été un bien si ces mêmes Français nous avaient vaincus alors : une nation intelligente en aurait conquis une fort stupide et l’aurait annexée. Tout aurait été différent même. », page 356
«… même si j’avais acquis la conviction que tout n’est, au contraire, qu’un chaos désordonné, maudit et peut-être diabolique, que je fusse frappé par toutes les horreurs de la déception humaine, même alors je n’en voudrais pas moins vivre, et ayant une fois porté cette coupe à mes lèvres, je ne m’en arracherai plus avant d’en être venu à bout ! », page 363
« C’est une chose qu’il nous faut à nous, les blancs-becs, et autre chose aux autres, il nous faut avant tout résoudre les problèmes éternels, voilà notre souci. », page 369
« Dans l’abstraction, on peut encore aimer son prochain, et parfois même à distance, mais de près, presque jamais. », page 375
« En vérité, on parle souvent de la cruauté bestiale de l’homme, mais c’est on ne peut plus injuste et insultant pour les bêtes : un animal ne peut jamais être aussi cruel que l’homme, si artiste, si raffiné dans sa cruauté. Le tigre mord seulement, il déchire et ne sait faire que cela. L’idée ne lui viendrait pas qu’on puisse clouer pour la nuit les gens par les oreilles, même s’il pouvait le faire. », page 377
« Oh ! à mon avis, avec mon pauvre cerveau euclidien terrestre, je ne sais qu’une chose : que la souffrance existe, qu’il n’y a pas de coupables, que toutes choses découlent directement et simplement les unes des autres, que tout s’enchaîne et s’équilibre. », page 385
« Je ne veux pas de l’harmonie, je n’en veux pas par amour de l’humanité. J’aime mieux rester avec les souffrances non vengées. Il vaut mieux que je reste avec ma souffrance non vengée et mon indignation inapaisée, quand même j’aurais tort. Au demeurant, on a estimé l’harmonie trop chère, il n’est nullement dans nos moyens de payer un tel prix pour l’entrée. C’est pourquoi je me hâte de rendre mon billet d’entrée. Et pour peu que je sois un honnête homme, il est de mon devoir de le rendre le plus longtemps possible à l’avance. C’est ce que je fais. Ce n’est pas Dieu que je n’accepte pas Aliocha, je ne fais que très respectueusement Lui rendre son billet. », page 388
« L’homme a été créé rebelle ; est-ce que des rebelles peuvent être heureux ? », page 397
« Il est trois forces, les trois seules forces sur terre qui puissent conquérir et subjuguer pour leur bonheur la conscience de ces faibles rebelles, ces forces sont : le miracle, le mystère et l’autorité. », page 403
« La nature humaine est-elle ainsi faite qu’elle puisse refuser le miracle, et en de si terribles moments de la vie, en des moments des problèmes spirituels fondamentaux les plus terribles, s’en tenir à une libre décision du cœur ? », page 404
« Maman, lui répondait-il, ne pleure pas, la vie c’est le paradis, et nous sommes tous au paradis, mais nous ne voulons pas le savoir ; pourtant, si nous voulions le comprendre, dès demain ce serait le paradis sur toute la terre. », page 454
« Car chacun cherche à présent à isoler le plus possible son moi, on veut éprouver en soi-même la plénitude de la vie, et pourtant, au lieu d’atteindre cette plénitude, tous ces efforts n’aboutissent qu’à un suicide total, car au lieu d’une pleine affirmation de l’individu, on tombe dans une solitude complète. Car tous, de nos jours, se sont fractionnés en unités, chacun se retire dans son trou, chacun s’écarte des autres, se cache et cache ce qu’il possède, et chacun finit par repousser ses semblables et par être repoussé par eux. », page 477
« Le malheur des autres n’apporte pas la compréhension. », page 485
« … car l’homme aime la déchéance du juste et son déshonneur. », page 490
« Car le monde dit : « Tu as des besoins, satisfais-les donc, car tes droits sont les mêmes que ceux des plus grands et des plus riches. Ne crains pas de les satisfaire et multiplie-les même ». Voilà la doctrine actuelle du monde. C’est en cela qu’ils voient la liberté. Et à quoi donc aboutit ce droit à la multiplication des besoins ? Chez les riches, à la solitude et au suicide spirituel, chez les pauvres, à l’envie et au meurtre, car on leur a bien donné des droits, mais non encore indiqué les moyens de les satisfaire. On assure que plus on va, plus le monde s’unit, qu’il s’établit une communauté fraternelle en réduisant les distances, en transmettant la pensée par les airs. Hélas ! ne croyez à cette union des hommes. Concevant la liberté comme l’accroissement des besoins et leur prompte satisfaction, ils faussent leur nature car ils font naître en eux nombre de désirs insensés et stupides, d’habitudes et d’absurdes inventions. Ils ne vivent que pour s’envier les uns les autres, pour la sensualité et l’ostentation. », page 492
« Combien n’y a-t-il pas eu ici-bas, dans l’histoire de l’humanité, d’idées qui, dix ans seulement auparavant, étaient impensables mais qui surgissaient soudain, quand leur heure mystérieuse était venue, et se répandaient sur toute la terre ? », page 498
« Homme, ne te crois pas supérieur aux animaux : ils sont exempts de péché, tandis que toi avec ta grandeur tu souilles la terre par ton apparition et tu laisses derrière toi ta trace purulente », page 500
« – Je voulais vous parler de quelque chose que je désire. Je veux que quelqu’un me déchire, m’épouse, puis me déchire, me trompe, me quitte et s’en aille. Je ne veux pas être heureuse. », page 899
« (…) dans les circonstances normales de la vie, la loi interdit en effet de taper sur la gueule et tout le monde a cessé de le faire, mais dans les cas particuliers de l’existence, ce n’est pas seulement chez nous mais dans le monde entier, même dans la plus complète République française, que tout le monde continue de taper dessus, comme au temps d’Adam et Eve, et jamais on ne s’arrêtera », page 953
« On connaît le jeu des jeunes filles à la campagne : par un froid de moins trente, elles invitent un novice à passer la langue sur une hache : la langue gèle instantanément et le nigaud s’arrache la peau et saigne. », page 990
« « Non, va nier, sans négation il n’y aurait pas de critique », et qu’est-ce qu’un journal sans « la rubrique de la critique ? » Sans la critique, tout ne serait qu’ « hosanna ». Mais pour vivre l’ « hosanna » ne suffit pas, il faut que cet « hosanna » passe par le creuset du doute, et ainsi de suite dans ce genre. D’ailleurs, je ne me mêle pas de tout cela, je n’en suis pas l’auteur, ce n’est pas non plus moi le responsable. Eh bien, on a donc choisi un bouc émissaire, on l’a forcé à écrire dans la rubrique de la critique, et cela a donné la vie. Nous comprenons cette comédie : moi, par exemple, je réclame carrément et simplement mon anéantissement. Non, vis, dit-on, parce que sans moi il n’y aurait rien. Si sur la terre tout était raisonnable, il ne se passerait rien. Sans toi il n’y aurait aucun événement, or il faut qu’il y en ait. Alors je sers en rongeant mon frein, pour qu’il y ait des événements, et je crée le déraisonnable selon les ordres. Les hommes prennent toute cette comédie au sérieux, en dépit de leur intelligence indiscutable. C’est en cela que réside leur drame. Eh bien, ils souffrent assurément mais… en revanche, ils vivent, ils vivent réellement, pas fantastiquement ; car c’est la souffrance qui est la vie. Sans la souffrance, quel plaisir y aurait-il en elle ? Tout deviendrait un service d’action de grâces sans fin : ce serait pieux, mais plutôt ennuyeux. », page 993
« Et il y a longtemps déjà que, dans toute la Russie, on tend les mains et on supplie que soit arrêtée cette course furieuse qui n’épargne rien. Et si les autres peuples s’écartent encore devant la troïka qui galope à tombeau ouvert, ce n’est peut-être point par respect pour elle, comme le voulait le poète, mais simplement par effroi, notez-le bien. Par effroi et peut-être aussi par répulsion pour elle, encore est-il heureux qu’ils s’écartent, sinon il pourrait bien cesser de s’écarter pour se dresser en une barrière solide devant le spectre qui s’élance et arrêter eux-mêmes la course folle de nos débordements afin de se sauver, eux, ainsi que la culture et la civilisation ! », page 1115
Bonjour, j’arrive sans doute un peu comme les carabiniers; je vous signale cependant que je suis en possession d’une traduction des Frères Karamazov, traduction Elizabeth Guertik, imprimée en 1948 pour l’éditeur Fernand Hazan.
Salutations distinguées.
Etienne Isambert
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