#LIDIOT de Fédor DOSTOÏEVSKI, éditions Actes Sud, 2 volumes, 1020 pages, traduit du russe par André Markowicz, en vingt tweets et un thread 

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Colette à Simenon : « des phrases courtes mon chéri ! ».

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1. Je vais écrire un article de critique littéraire à la mode twitter ; oui oui, je vais le faire. Une entreprise qui n’eut jamais d’exemple…

2. Je viens de terminer la lecture de L’Idiot de Dostoïevski, traduit du russe par André Markowicz – je n’avais encore jamais lu du Markowicz.

3. Cette traduction reflète « l’oralité », la « maladresse », le refus du « beau style », propres à l’auteur (A. Markowicz, Avant-propos p. 7).

4. J’ai trouvé précise et convaincante cette traduction. Le roman m’a plu. Pour l’essentiel, c’est une histoire d’amour à quatre protagonistes.

5. Deux hommes aiment une femme, qui les aime tous les deux. Une autre femme aime l’un d’eux. Les deux femmes sont folles, surtout la première.

6. L’Idiot c’est le prince Mychkine. L’autre c’est Rogojine, il est violent, imprévisible. On se demande s’ils ne vont pas finir par s’étriper.

7. Nastassia Filippnova a été abusée dans sa jeunesse. Ce qui expliquerait en partie sa folie. Sans compter « l’âme russe qui est une énigme ».

8. Aglaïa Ivanovna est intransigeante, et très ironique. Aglaïa aime l’idiot ; elle a bien compris qu’il est bon, et intelligent, somme toute.

9. Aglaïa a deux sœurs, Alexandra et Adelaïda. Or Marcel Proust admirait Dostoïevski. Ses jeunes filles en fleurs me font penser à ces trois A.

10. Au fond, peut-être que Nabokov, lui, n’admirait guère Dostoïevski. Nabokov détestait les romans tout en dialogues… Or, L’Idiot en est un !

11. Le prince est une figure christique, il croit à l’amour absolu qui délivre. Mais qui veut faire l’ange fait la bête, écrivait Blaise Pascal.

12. Le prince c’est l’amour-compassion. La bête c’est l’autre, Rogojine. Lui, c’est l’amour-passion. Nous dit André Markowicz. Ça semble juste.

13. Nastassia Filippnova est très belle. Son personnage ressemble à celui de l’héroïne des Frères Karamazov dont le nom m’échappe sur le moment.

14. Je me demande si cette profusion de virgules, dans la traduction française d’André Markowicz, existe aussi dans le texte original en russe ?

15. Je me demande si Dostoïevski est un chrétien qui doute ? Un athée qui s’ignore, ou qui se dissimule ? Ou un extra-lucide, proche du soleil ?

16. J’aurais donc mis un an à lire L’Idiot. L’intérêt de ces gros pavés de lecture : L’impression d’avoir deux vies, la vôtre et celle du roman.

17. 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, ah mon Dieu, que c’est fastidieux ! 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, ajoutez des nombres, ou des points, des virgules. Etc.

18. La twitlittérature, vous connaissez ? Tapez le mot sur Google, par ex., et vous découvrirez un univers à la fois fascinant et bête à mourir.

19. Ouf !! Encore un, et mon pensum se termine. Au fond, la seule réussite du roman à contrainte, c’est La vie, mode d’emploi, de Georges Perec.

20. Je suis injuste. Les Microfictions de Régis Jauffret sont également une belle réussite. Mais il ne s’agit pas de roman, à proprement parler.

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Ces 20 faux tweets, ainsi que le titre de l’article lui-même, comportent bien chacun 140 signes, ni plus ni moins (abstraction faite de leur numérotation et du point suivi d’une espace qui l’accompagne) ; ce qui correspond, comme chacun sait, à la norme d’origine de Twitter. Depuis, le réseau a évolué, nous en sommes aujourd’hui au double, soit 280 signes. Ces « faux tweets » (je n’ai pas de compte Twitter) ont tous été mis au point grâce au logiciel en accès libre Compteur de caractères, que vous trouverez ici.

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