David Foster WALLACE, La Fonction du balai, 1987

Question : jusqu'à quel point un romancier peut-il faire le show, afin de capter l'attention du lecteur et de la garder, sans que soudain parte en fumée chez ledit lecteur ce que, dans le jargon de la narratologie, on appelle « la suspension d'incrédulité » ? Chez Foster Wallace, la vanité d'auteur est largement compensée par les mérites du romancier au travail ‒ une belle intelligence, une imagination débordante, un sens aigu de l'absurde et de la drôlerie, de l'insolite, de l'imprévisible ; et de l'audace.

David FOSTER WALLACE, L’infinie comédie, « Infinite Jest », Editions de l’Olivier, 2017

Depuis Ulysse de Joyce, premier d'une assez longue lignée, il s'est créé au fil du temps un genre romanesque ‒ sinon un genre, du moins un type de roman ‒, dont la principale caractéristique consiste dans l'utilisation d'une structure originale inventée par l'auteur, jamais utilisée avant lui, jamais reproduite ensuite, quand bien même elle aura pu influencer d'autres auteurs. L'infinie comédie ‒ Infinite jest en anglais‒, de David Foster Wallace, dont je viens, enfin, de terminer la lecture, fait partie incontestablement de cette lignée un peu à part.