Franz KAFKA, L’Amérique, Traduit de l’allemand par Alexandre Vialatte, Editions Gallimard, 1946, pour la traduction française, folio n° 803, 368 pages

Lire Kafka, lire un roman de Kafka, cette lecture me le confirme, est toujours pour moi une épreuve, qui me porte un solide et sale bon vieux mauvais coup au moral ! J'exagère tout de même un peu. Mais cette fausse indifférence glacée. Ce désespoir à l'état brut, qui avance parfois sous le masque de la drôlerie. « Il y a dans ce livre des passages qui rappellent irrésitiblement Chaplin... » nous dit Max Brod, le meilleur ami de Kafka, à propos de L'Amérique.

Danielle DUSSAULT, Les ponts de Prague, nouvelles, 144 pages, Lévesque Editeur

Les Ponts de Prague est un recueil de nouvelles que l'auteure a écrites à l'occasion d'une résidence d'écriture en Europe de l'Est. Les Ponts de Prague, ce sont vingt-neuf nouvelles, vingt-neuf histoires courtes, la plus longue en effet ne dépasse pas sept pages. Tout un ensemble d'instantanés sensibles, de situations déterminées ou imprévisibles, au climat bien différent d'une fois sur l'autre. Qui se développent lors de trajets prévus, de flaneries improvisées, ou d'événements protocolaires. Un vécu paradoxal, engendrant, chez la narratrice, tout un registre d'émotions ; et qui suscitent toujours sa réflexion, la conduisent à un retour sur soi, ou l'amènent à revisiter un passé douloureux ou à s'échapper dans le rêve...

Franz KAFKA, Journal, traduit et présenté par Marthe Robert, Editions Bernard Grasset, 1954, Le Livre de Poche, n° 3001

Je viens de terminer la lecture du Journal de Kafka. Disons-le tout net : c’est avant tout une lecture déprimante. Je n’ai pas trouvé une ligne, et c’est à peine si j’exagère, où s’exprimerait, ne serait-ce que de manière allusive ou détournée, un peu de gaieté, même latente, même embryonnaire ! Néanmoins, comme c’est toujours le cas lorsqu’on se frotte aux belles œuvres qui ont marqué la littérature, ‒ c’est aussi une lecture stimulante, réconfortante à maints égards, que je n’ai pas eu envie de lâcher, à aucun moment.

Primo Levi : Si c’est un homme

C’est peu après la fin de la seconde guerre mondiale, en 1947, que Primo Levi écrivit « Si c’est un homme ». Dans ce livre bouleversant, Primo Levi raconte sa vie de déporté dans le camp d’extermination d’Auschwitz. Beaucoup se sont demandés si ce livre de Primo Levi était à placer, ou non, dans le... Lire la Suite →